La salle d’audience n’est pas très grande – ou bien est-ce sa couleur sombre, faite de noir et de rouge foncé – qui rétrécit l’espace. Un grand nombre de personnes s’y pressent pourtant quand nous arrivons en ce début d’après-midi pluvieux. Une véritable “fourmilière” : les avocats en tenue de ville, la robe rangée dans leurs sacs; la greffière qui s’installe en poussant une pile impressionnante de dossiers; l’huissier audiencier qui accueille avec bienveillance et organise l’audience, la policière qui rassure les victimes un peu perdues, l’interprète, … Puis le Procureur arrive. Le Tribunal Correctionnel fait alors son entrée : un président et deux assesseures.
Les affaires se succèdent : la Justice renvoie, questionne, écoute, juge,…, à un rythme soutenu. Les magistrats tantôt sont impénétrables, tantôt laissent transparaître leurs émotions. Quelques rires fusent en réaction aux propos d’une prévenue. Une magistrate confond deux affaires défendues par la même avocate et commet une maladresse.
Violence, harcèlement, destruction du bien d’autrui, … L’une des prévenues présente de graves troubles psychiatriques : sa place n’est pas en prison – elle sera condamnée à un suivi socio judiciaire avec injonction de soin. Dans toutes les affaires auxquelles nous assistons, les prévenus sont en état de récidive ou ont déjà un casier judiciaire. Cela nous interpelle… Le code pénal prévoit qu’au-delà de la sanction, la peine doit favoriser “l’amendement, l’insertion ou la réinsertion” de la personne. Donne-t-on suffisamment à la Justice les moyens de décider quelle est la peine la plus efficace ?
Article réalisé à partir des témoignages des élèves de l’option DGEMC de Saint-Dominique.