Une porte ouverte sur la modernité

La proposition de l’option Latin au lycée s’inscrit dans la continuité de l’étude des Langues et Cultures de l’Antiquité,  qui est proposée aux collégiens à partir de la classe de 5e. Au collège les élèves se sont familiarisés avec l’univers de l’antiquité, dans toutes ses expressions. Au lycée, le choix de cet enseignement optionnel de trois heures par semaine permet d’approfondir ces approches, tout en abordant une véritable ouverture multidisciplinaire et interdisciplinaire.

  • Une ouverture multidisciplinaire, parce que l’univers du latin n’est pas figé. Le fait de s’interroger sur l’antiquité latine nous impose d’approfondir l’étude de tout ce qui est à l’origine de la culture française et des autres cultures européennes : la langue, la littérature – avec une attention particulière au théâtre – la mythologie, la culture matérielle, la civilisation et l’histoire de Rome, ses rapports indispensables avec la Grèce.
  • Une ouverture interdisciplinaire, parce que l’étude de cette discipline demande aux lycéens et aux lycéennes de sortir souvent de l’enclos de l’antiquité classique.  Les élèves sont amenés à faire de fréquents aller-retours entre les enjeux du Latin et ceux du Français, ceux de l’Histoire, ceux de l’Histoire des idées et de la Philosophie. Une heure de latin offre certainement la possibilité de compléter et d’enrichir ces enseignements par des connaissances nouvelles, mais aussi de mettre à l’épreuve de la langue latine les méthodes de lecture, d’analyse grammaticale et stylistique, d’interprétation des textes littéraires.

Les apports du latin

D’autre part, l’exercice de la traduction se révèle précieux pour les élèves du lycée, qui se rendent compte très vite que traduire signifie opérer des choix qui permettent de lire les textes d’une façon personnelle et légitime.


Le Latin n’est pas en effet seulement l’étude d’une antiquité et d’un passé lointain, mais aussi la possibilité pour les élèves de faire dialoguer les anciens et les modernes. Les latinistes peuvent en effet établir des relations originales et personnelles entre le monde antique et notre monde: les programmes du Lycée insistent d’ailleurs beaucoup sur la nécessité de construire un lien réel entre notre monde et celui des anciens, dans la conviction que le Latin est une clé qui permet d’ouvrir de nombreuses portes. Les activités portfolio, des activités orales qui sont une demande explicite des nouveaux programmes, constituent une véritable mine de ressources en ce sens.


Le latin est donc une véritable porte d’accès à des mondes anciens et à la modernité. Cette conviction n’est pas seulement cohérente avec les programmes institutionnels, mais nous semble être en phase avec une nouvelle réévaluation de l’étude du monde antique. Cette  reconsidération du Latin et du Grec a été inaugurée très récemment lors d’une première journée européenne des Langues et Cultures de l’Antiquité. Il s’agit d’une journée importante, qui s’est tenue à Paris, sur le thème significatif de « Europe et langues anciennes : nouvelles questions, nouvelles pratiques» : lors de cette journée, la volonté de réaffirmer la centralité des LCA  dans les collèges et dans les lycées a en effet été exprimée à un niveau politique et européen par des Ministres de différents pays européens.


C’est dans cette perspective, avec la conviction d’offrir aux élèves du lycée une véritable clé de lecture des cultures anciennes comme modernes, que la proposition de l’option LCA au lycée nous semble trouver tout son sens et sa forte actualité, aussi bien pour les élèves qui inscrivent l’étude du Latin dans la continuité d’un parcours inauguré au collège, que pour les élèves qui choisissent de débuter cette option en classe de seconde.